Un licenciement record chez Amazon
C’est au tour de la plateforme d’achat la plus connue sur internet de licencier des milliers de personnes (un licenciement record chez Amazon). Le nombre exact de départs – non confirmé par l’entreprise – pourrait atteindre les 10 000, écrivaient le New York Times et le Financial Times, lundi 14 novembre 2022. Dans l’absolu, une vague de suppressions d’emplois peut être comparé à celle de Facebook il y a peu, à Instagram et WhatsApp (11 000 licenciements) ou encore Twitter racheté par Elon Musk (3 750 plus quelques milliers de prestataires).
Chez Amazon, en revanche, la proportion est bien moindre : elle représente moins de 1 % des 1,5 million de salariés du leader mondial de la vente en ligne, et environ 3 % de ses salariés hors entrepôt. Pour l’entreprise fondée par Jeff Bezos, habituée à des années de croissance incessante, un tel plan de départ qui touche les employés est assez inhabituel.
Pour accompagner sa croissance rapide, Amazon a peut-être établi un record historique d’embauches : ses effectifs ont doublé entre fin 2019 et fin 2021, passant de 800 000 à 1,6 million d’employés. L’entreprise est devenue le deuxième employeur au monde, après le géant américain de la distribution Walmart.
Le début de la fin ?
Avec une baisse de 42 % de la part de marché, la croissance explosive du e-commerce est en train de légèrement ralentir et le risque de récession combiné à l’inflation a alimenté le spectre d’une baisse des ventes et d’une hausse des coûts. Fin juillet, la société affichait une perte comptable trimestrielle de 2 milliards de dollars (1,92 milliard d’euros). Pour le troisième trimestre, Amazon a déclaré un bénéfice net de 2,9 milliards de dollars et maintenu une croissance des revenus de 15 %, mais prévoit une croissance des revenus ne dépassant pas 2 % à 8 % d’ici la fin de l’année. Les actions ont chuté de 42% depuis janvier 2022. En réponse, la société a déclaré, avant même l’été, qu’elle se considérait comme « redondante » d’entrepôts et d’employés, et prévoyait de « réduire » les coûts.
Ces derniers jours Andy Jassy, l’homme qui remplace Jeff Bezos a la tête de Amazon, a lancé un processus interne de recherche d’économies. Amazon a fermé son service de consultation médicale en personne, ainsi que son projet de robot de livraison Scout. Les économies affecteront certains services non rentables. De plus cela a entraîné un ralentissement des ouvertures d’entrepôts et quelques liquidations de surface, mais aussi une réduction du nombre d’employés d’entrepôt, sur les 80 000 qui sont partis non remplacés, selon la presse américaine.
